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Physiologie, Physiopathologie

Publié le 19 nov 2009Lecture 3 min

Plasticité neuronale, neurotrophines, antidépresseurs et hippocampe

Dr Giovanni Alzatto
Les antidépresseurs sont capables de promouvoir différentes formes de plasticité neuronale telles la neurogenèse, la synaptogenèse et la maturation des neurones au sein de l’hippocampe (1). Quelques-uns de ces effets sont liés à l’intervention du BDNF (brain-derived neurotrophic factor). La plupart des antidépresseurs augmentent d’ailleurs la synthèse et la signalisation de ce facteur au sein de l’hippocampe et du cortex préfrontal. Comment ces médicaments peuvent-ils influer sur la structure et la fonction des réseaux neuronaux au sein du cerveau ? La question est posée et il faut des modèles appropriés pour lui apporter des réponses. A cet égard, le cortex visuel des mammifères peut constituer un excellent modèle de la réorganisation de ces réseaux au travers de sa plasticité. Chez le rat adulte, il a été montré qu’un traitement antidépresseur prolongé permet de réactiver le type de plasticité postnatale précoce du cortex visuel (2). Plus surprenant, une amblyopie expérimentale réalisée par la fermeture d’un œil au moment du développement peut être complètement restaurée si un traitement antidépresseur est associé à la réouverture de l’œil chez le rat devenu adulte (2). Ces effets s’associent à une augmentation de la synthèse du BDNF et à une diminution de l’inhibition corticale. Il s’agirait d’un nouveau mécanisme d’action propre à la classe des antidépresseurs qui faciliteraient les effets de la réhabilitation de la structure des réseaux neuronaux.
Les troubles dépressifs peuvent s’accompagner d’une diminution des taux sériques de BDNF (3), et les formes sévères de la PMD, pour leur part, conduiraient à une diminution du volume de l’hippocampe (VHC), surtout quand les accès dépressifs sont multiples et graves (4). Il pourrait exister une relation entre les taux sériques de BDNF et le VHC. C’est ce que suggèrent les résultats d’une petite étude cas-témoins (2) dans laquelle ont été inclus 25 patients (18 de sexe féminin, âge moyen de 32,1 ± 9,3 ans) atteints d’un premier épisode de dépression modérée dans le cadre d’une PMD. Le groupe témoin a été constitué de 22 sujets appariés selon l’âge et le sexe, indemnes de toute affection psychiatrique ou neurologique. Une IRM dotée d’un aimant de 1,5 Tesla a été utilisée pour mesurer le VHC chez tous les participants. Les taux sériques de BDNF et de VHCn (normalisé par rapport au volume intracrânien) n’ont été significativement corrélés que chez les patients atteints d’une PMD (droit : r=0,46, p=0,02 ; gauche : r=0,47, p=0,02). Au cours de la PMD un tant soi peu sévère, la baisse des taux de BDNF conduirait à une atrophie progressive de l’hippocampe, laquelle aggraverait les symptômes de la maladie et conduirait à une forme réfractaire… ce qui reste à démontrer.

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