Publié le 05 juin 2025Lecture 2 min
Épilepsie et SEP : une relation complexe et multifactorielle
Sophie CARRILLO, Courbevoie

L’épilepsie représente une comorbidité significative dans la sclérose en plaques (SEP), avec une prévalence plus élevée et des liens physiopathologiques potentiels avec la maladie. La relation entre l’épilepsie et la SEP est complexe, multifactorielle, avec des facteurs clés tels que la démyélinisation corticale, l’inflammation, la neurodégénérescence et le dysfonctionnement des réseaux neuronaux qui pourraient contribuer à l’épileptogenèse chez les patients atteints de SEP.
La plupart des études ne rapportent que des différences démographiques ou cliniques minimes entre les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) avec ou sans épilepsie, en particulier en ce qui concerne l’âge, le sexe et le taux de poussées. Cependant, certaines données suggèrent que la durée de la SEP est associée à l’épilepsie, les patients atteints de SEP avec épilepsie ayant tendance à présenter un début des symptômes plus précoce et un âge plus jeune au moment du diagnostic de la SEP.
Selon H. Catenoix (service de neurologie fonctionnelle et d’épileptologie, hospices civils de Lyon) et collaborateurs, deux sous-groupes distincts de patients atteints de SEP et d’épilepsie peuvent être identifiés :
SEP récurrente-rémittente avec épilepsie : ce sous-groupe est caractérisé par une épilepsie associée à des lésions corticales inflammatoires focales. Les crises surviennent généralement au début de la SEP ou lors des poussées, sont en général isolées ou sensibles aux traitements antiépileptiques, avec un pronostic favorable.
SEP progressive avec épilepsie : dans ce sous-groupe, l’épilepsie semble être attribuable à la neurodégénérescence et paraît associée à la forme progressive de la SEP. Les crises peuvent devenir pharmacorésistantes, parfois évoluer vers un état de mal épileptique, et le pronostic tend à être plus défavorable.
La prise en charge de l’épilepsie chez les patients atteints de SEP nécessite une approche multidisciplinaire qui tienne compte à la fois de la progression de la SEP, du contrôle des crises et de la qualité de vie. Bien que les médicaments antiépileptiques restent la base du traitement, il est essentiel de prendre en compte les interactions médicamenteuses potentielles et les effets secondaires spécifiques à cette population pour choisir la thérapie appropriée.
Il existe probablement une relation bidirectionnelle entre l’épilepsie et la SEP, et l’épilepsie pourrait constituer un marqueur de la sévérité de l’atteinte du système nerveux central. Reconnaître cette association est crucial pour un diagnostic précoce et le développement de stratégies thérapeutiques personnalisées. Les recherches futures devraient se concentrer sur l’élucidation des mécanismes sous-jacents et l’optimisation des approches thérapeutiques afin d’améliorer les résultats cliniques et la qualité de vie des patients.
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