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Physiologie, Physiopathologie

Publié le 21 déc 2010Lecture 2 min

Glutamate, neuroplasticité et dépression

Dr Louis Elgozi
Les études post mortem et les investigations en neuro-imagerie in vivo ont démontré l’existence de modifications structurales dans le cerveau d’une proportion importante de patients déprimés, en particulier une involution de l’hippocampe et de certaines zones du cortex préfrontal.
Les études cytologiques révèlent une régression des arborisations dendritiques et un déficit de la neurogenèse dans l’hippocampe chez l’animal soumis à des situations « dépressiogènes ». Outre ces remaniements structuraux, on observe dans les mêmes conditions expérimentales des altérations de l’efficacité synaptique, en particulier une inhibition du phénomène de LTP (potentialisation à long terme), révélant l’existence d’une véritable neuroplasticité fonctionnelle associée aux troubles comportementaux de type dépression. Or, la LTP est un phénomène qui dépend de la mise en jeu des récepteurs NMDA du glutamate, de même que les remaniements structuraux, régression dendritique, apoptose et neurogenèse hippocampique. Ces données ont conduit à associer la physiopathologie de la dépression non seulement à des altérations des systèmes monoaminergiques centraux, comme le veut la théorie monoaminergique, désormais « classique » de cette pathologie, mais aussi à des anomalies de la neurotransmission glutamatergique. La plupart des traitements antidépresseurs se sont révélés capables d’affecter l’expression et/ou les caractéristiques fonctionnelles de plusieurs protéines clés des synapses glutamatergiques, notamment certaines sous-unités des récepteurs NMDA et le transporteur vésiculaire VGLUT1. Enfin, aussi bien des études précliniques que cliniques ont montré récemment que des antagonistes des récepteurs NMDA pouvaient exercer des effets de type antidépresseur. Parmi les antidépresseurs dont l’efficacité clinique est parfaitement avérée, la tianeptine est très certainement une molécule originale, puisque ses effets positifs particulièrement marqués sur la neurogenèse hippocampique et sur la croissance de l’arborisation dendritique, qui s’opposent aux effets négatifs de stress chroniques sur ces mêmes phénomènes, mettent justement en jeu son action modulatrice sur la neurotransmission glutamatergique. Ainsi, la tianeptine prévient la libération de glutamate évoquée par un stress au niveau de l’hippocampe et du cortex préfrontal. De plus, au niveau postsynaptique, elle normalise la transmission glutamatergique et rétablit la LTP, et s’oppose donc efficacement aux effets de stress chroniques.

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