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Physiologie, Physiopathologie

Publié le 13 juin 2010Lecture 2 min

De Maurice Ravel aux… bases neurales de la musique

Dr Laurence Hugonot-Diener
Maurice Ravel (1875-1937) est un compositeur impressionniste Français connu ayant progressivement développé un tableau neuropsychologique qui a eu des conséquences notables sur son activité musicale. La maladie de Maurice Ravel a déjà fait coulé beaucoup d’encre. Il a d’abord développé une agraphie (dès 1927) et une apraxie (en 1928) et très tardivement des difficultés de langage. Alajouanine a réalisé un examen neurologique clinique et neuropsychologique très soigneux en 1936. Il montre que même à cette date, Ravel pouvait reconnaître des œuvres entendues, et ses propres compositions lues ou entendues, identifier des modifications de notes, rythmes, tonalité, jouer des gammes au clavier, jouer ou écrire le début de ses œuvres, déchiffrer une partition sur clavier, se repérer sur le clavier. Maurice Ravel ne présentait ni troubles du jugement, ni troubles du comportement. Ne souffrant d’aucune entrave à composer ses œuvres, il avait néanmoins des difficultés à écrire ou à jouer cette musique « qu’il avait dans la tête. »
Ravel est décédé d’une craniotomie frontale droite  en 1937. Contrairement à certaines idées reçues, Bernard Croisile pense que la maladie de Ravel ne correspondait probablement pas à la maladie de Pick, comme L. Amaducci l’avait évoquée devant les répétitions de certaines phrases musicales dans son Boléro (1928). En effet l’orchestration de ce Boléro est complexe et non déficitaire comme cela aurait pu être le cas en présence d’une dégénérescence frontotemporale. De plus, Ravel a composé après d’autres œuvres : le concerto pour la main gauche en 1931, le concerto en sol en 1932, et quelques années plus tard, les chansons de Don quichotte, où l’on ne retrouve pas du tout d’éléments répétitifs. On peut aussi exclure des séquelles neurologiques d’un accident de taxi en 1932, qui aurait pu entraîner un hématome sous dural ayant eu pour conséquence une atrophie de l’hémisphère droit, car la maladie avait déjà commencé avant l’accident, et cet accident n’a pas amplifié les troubles. Il présentait vraisemblablement un syndrome du à une atrophie pariétale gauche neuro-dégénérative.

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