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Infection, Inflammation

Publié le 12 sep 2011Lecture 3 min

Charge virale VIH dans le liquide céphalo-rachidien.

Dr Charles Gouraud
L'encéphalite associée au VIH est devenue très rare depuis l'avènement des trithérapies. Le tableau classique se caractérisait par l'installation subaiguë de troubles cognitifs plutôt sous-cortico-frontaux, de troubles moteurs non spécifiques (troubles de la marche, signes pyramidaux et extra pyramidaux) et de troubles psychocomportementaux. La problématique actuelle est centrée sur l'émergence de signes cognitifs discrets avec plus ou moins de retentissement fonctionnel qui pourraient témoigner d'une neurodégénerescence à bas bruit, délétère pour la réserve cognitive. Ce processus dégénératif serait la conséquence d'une inflammation chronique mais aussi de la persistance d’une réplication virale intracérébrale. Les arguments en faveur de cette dernière hypothèse sont le plus souvent indirects. Mais il existe quelques observations rapportant des troubles cognitifs chez des patients sous traitement adéquat (charge virale plasmatique nulle).
L'encéphalite associée au VIH est devenue très rare depuis l'avènement des trithérapies. Le tableau classique se caractérisait par l'installation subaiguë de troubles cognitifs plutôt sous-cortico-frontaux, de troubles moteurs non spécifiques (troubles de la marche, signes pyramidaux et extra pyramidaux) et de troubles psychocomportementaux. La problématique actuelle est centrée sur l'émergence de signes cognitifs discrets avec plus ou moins de retentissement fonctionnel qui pourraient témoigner d'une neurodégénerescence à bas bruit, délétère pour la réserve cognitive. Ce processus dégénératif serait la conséquence d'une inflammation chronique mais aussi de la persistance d’une réplication virale intracérébrale. Les arguments en faveur de cette dernière hypothèse sont le plus souvent indirects. Mais il existe quelques observations rapportant des troubles cognitifs chez des patients sous traitement adéquat (charge virale plasmatique nulle). Dans quelques cas, on a pu démontrer la présence du virus dans le cerveau en mesurant la charge virale dans le liquide céphalo-rachidien. Une équipe anglaise a publié une observation supplémentaire confirmant ce fait. Il s'agit d'un patient de 53 ans séropositif depuis 20 ans, traité par thérapie antirétrovirale depuis quatre ans, avec une charge virale nulle et un nombre adéquat de lymphocytes CD4. Deux semaines avant l'hospitalisation, il a commencé à présenter un état confusionnel. À l'entrée, l’examen clinique retrouvait un trouble de vigilance, un tremblement postural, une marche ataxique et un signe de Babinski bilatéral. L’IRM mettait en évidence un hypersignal diffus de la substance blanche profonde. La charge virale dans le LCR était de 4 850 copies/mL alors que dans le plasma elle n'était que de 128 copies/mL. En raison de l'inefficacité du changement de traitement, une biopsie cérébrale a été effectuée et a confirmé le diagnostic. Le traitement a été modifié pour augmenter la pénétration intracérébrale. L'évolution a été finalement favorable puisque le patient a pu reprendre son travail six mois après l'épisode. L'intérêt de cette observation tient au fait que la biopsie cérébrale a pu éliminer les autres diagnostics. L'échappement au traitement antirétroviral bien conduit peut donc expliquer certaines manifestations cérébrales. En cas de manifestations cognitives, il est donc  nécessaire de vérifier la charge virale dans le LCR.

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