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Dépression

Publié le 20 aoû 2012Lecture 2 min

Les interférons n’aggravent pas la dépression

Dr Charles Gouraud
Les interférons sont largement utilisés depuis une dizaine d'années dans la sclérose en plaques mais il existe encore quelques incertitudes sur certains effets indésirables. En effet, la première étude pivot ayant rapporté une augmentation du nombre de syndromes dépressifs, la présence de troubles de l’humeur de ce type a été considérée pour certains comme une contre-indication relative. Plusieurs études de qualité intermédiaire ont, depuis, montré des résultats contradictoires et de nombreux praticiens restent inquiets vis-à-vis de ce risque.
Une étude multicentrique prospective française sur 24 mois a été entreprise pour examiner l'effet de l’interféron sur l'humeur mais aussi sur d'autres symptômes émotionnels. Elle a inclus 79 patients qui ont été évalués à 10 reprises par des échelles spécifiques après le début du traitement. Cette exploration complète portait sur le déficit et la perte du contrôle émotionnel (emotional dyscontrol ED, sous-échelle de l’échelle d’humeur dépressive EHD), l’irritabilité (State-Trait Anger Expression Inventory, STAXI), l’anxiété (State-Trait Anger Inventory, STAI), la fatigue (UK Neurological Disability Scale) et la dépression (Center for epidemiologic studies-depression scale, CES-D). La population étudiée était en majorité composée de femmes (80 %). L’âge médian était de 36 ans et la durée médiane d'évolution de la maladie de 1,4 ans. Enfin, 28,6 % de ces patients avaient déjà eu un traitement antidépresseur.  Les score moyens à L’ED étaient à l’inclusion et à 24 mois respectivement de 12,74 (SD 4,43) et 12,6 (5,5).  L’âge, le sexe, l’âge au diagnostic et les antécédents d’utilisation d’antidépresseurs sont apparus prédictifs du score final d’ED. Grâce à une analyse statistique complexe, les auteurs montrent que les modifications des troubles évalués  sont toujours restées en dessous du seuil de significativité sauf en ce qui concerne la fatigue, pour laquelle  ils ont observé une augmentation transitoire pendant les six premiers mois. Ils concluent à l'absence d'impact du traitement par interféron sur les différents aspects du contrôle émotionnel. Les praticiens peuvent donc être rassurés mais il est utile de rappeler que la SEP est fréquemment associée à des troubles de l’humeur, lesquels  doivent bénéficier d’une prise en charge optimale.

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