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Neuropathie

Publié le 03 fév 2009Lecture 3 min

Syndrome des jambes sans repos : une origine histaminergique ?

Dr Odile Biechler
Le syndrome des jambes sans repos semble sous-tendu par un mécanisme déclenchant un phénomène d’éveil responsable d’un manque de sommeil chronique, mais sans somnolence diurne majeure. Les neurones histaminergiques, situés dans l’hypothalamus postérieur, se projettent largement dans le cortex cérébral où ils libèrent de l’histamine qui joue un rôle déterminant dans le maintien de l’éveil. Une activation anormale de ce système histaminergique pourrait intervenir dans le syndrome des jambes sans repos, comme en témoigne l’exacerbation des symptômes constatée en cas de prise d’un anti-histaminique. Une équipe de Pennsylvanie a mené une étude à la fois clinique chez des patients présentant ce syndrome, et immunohistochimique chez d’anciens patients dont la concentration en récepteurs H2 et H3 dans le locus niger a été mesurée au cours de l’autopsie.
La réponse clinique à l’administration en double aveugle soit d’une dose intraveineuse de 0,25 mg de diphénhydramine (anti-histaminique), soit de 1 mg de lorazépam, soit d’un placebo a été évaluée par le nombre de mouvements de jambes et la gêne signalée par le patient au cours d’un test d’immobilisation suggérée. Deux tests ont été pratiqués quotidiennement pendant 3 jours, 90 minutes après administration d’une des molécules: le placebo systématiquement à J2 et les 2 médicaments de façon randomisée un des 2 autres jours. Les 12 participants (8 femmes et 4 hommes) étaient équilibrés sous traitement dopaminergique. Ils ont tous signalé une aggravation significative du syndrome, avec augmentation marquée du nombre de mouvements de jambes, le jour de l’administration de la diphénhydramine par rapport au lorazépam ou au placebo. Un examen post-mortem des cerveaux de 6 femmes qui avaient présenté un syndrome des jambes sans repos  et de 6 témoins appariés pour l’âge a montré que le marquage des récepteurs H3 à l’histamine présents dans le locus niger était plus accentué chez 5 des 6 patientes par rapport aux témoins. Il en était de même pour les récepteurs H2 chez 4 patientes sur 6. Le marquage était principalement limité aux cellules riches en neuromélanine. Les résultats présentés par cette équipe confirment donc l’existence d’une régulation anormale du système histaminergique au cours du syndrome des jambes sans repos qui peut contribuer à l’hyperéveil du patient. Au niveau central l’histamine est un neuromodulateur qui n’intervient pas seulement dans les états de vigilance mais interagit aussi avec les voies dopaminergiques. Les anomalies du système histaminergique pourraient donc contribuer à la fois à l’hyperéveil et au développement des symptômes moteurs et sensitifs du syndrome des jambes sans repos.

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