SLA : valeur pronostique de l’IRM cérébrale

L’IRM cérébrale permet-elle d’affiner l’évaluation pronostique de la maladie ? C’est à cette question que répond une étude de cohorte prospective de type cas-témoins dans laquelle ont été inclus 24 patients atteints d’une SLA sporadique confirmée et 18 volontaires sains. L’IRM du tenseur de diffusion (IRM-TD) du tractus cortico-médullaire (TCM) a été systématiquement réalisée dans les deux groupes, en même temps qu’une IRM cérébrale conventionnelle. La durée médiane du suivi a été de 3,4 années. L’IRM-TD a permis de calculer la diffusion moyenne et l’anisotropie fractionnelle au niveau du TCM. La progression clinique de la maladie a reposé sur une échelle fonctionnelle spécifique.  Deux patients ont été perdus de vue et huit autres sont décédés au cours de la période d’observation. La progression de la maladie a été en moyenne de 0,7 /mois (extrêmes de 0,0 à 2,0/mois) si l’on se réfère au score clinique estimé au moyen de l’échelle fonctionnelle. A l’état basal, la diffusion moyenne s’est avérée plus élevée et l’anisotropie fractionnelle plus basse en cas de SLA (p = 0,02 vs témoins). Cette dernière était inversement associée à la vitesse de progression de la SLA (r = -0,42 ; p = 0,04). Deux variables ont été prédictives de l’évolution péjorative, indépendamment d’autres facteurs : début de la maladie par une atteinte bulbaire (p = 0,01 ;  risque relatif [RR] = 6,9) et anisotropie fractionnelle au niveau du TCM (p = 0,07 ; RR = 0,97). Une valeur de cette dernière < ou = 0,56 a été associée à un taux de survie  de 42 % à 3 ans, vs 90 % en cas de valeur > 0,56 (p = 0,02).