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Neurologie générale

Publié le 13 sep 2011Lecture 2 min

Le centre du « jugement moral »

Dr Charles Gouraud
La neuropsychologie comportementale est une discipline fascinante car elle a pour ambition de préciser le fonctionnement cérébral dans ses aspects les plus intimes. Ainsi plusieurs auteurs se sont intéressés aux substrats neuronaux impliqués dans « le jugement moral ».
Comme souvent, ce type de fonction n'est pas localisé dans une structure cérébrale précise mais implique un ou plusieurs réseaux. Dans ce cas-ci, le cortex orbitofrontal (COF), le lobe temporal antérieur et le gyrus temporal supérieur. Le modèle actuel considère que le jugement moral est un conflit entre un processus rationnel/logique (top-down) et irrationnel/émotionnel (bottom-up). Les patients avec des lésions orbitofrontales ont habituellement des difficultés à inhiber les réactions déclenchées par les émotions et présentent des troubles sévères du jugement moral et des comportements antisociaux. Les cas inverses sont beaucoup plus rares. Certaines personnes avec des lésions du COF ont une tendance à être « hypermorales » et ne peuvent fermer les yeux sur les infractions d’autrui. Des auteurs japonais ont évalué ce comportement chez huit patients avec des lésions focales du COF âgés en moyenne de 39,1 ans et chez des sujets contrôles appariés en sexe et en âge. Les participants à cette étude devaient lire des scénarios décrivant des infractions et proposer des punitions en rapport avec la gravité de celles-ci. Les 40 scénarios proposés étaient basés sur ceux développés par Buckholtz et al (2008) et pouvaient être classés en quatre niveaux de gravité selon les conséquences, la responsabilité et le caractère prémédité. Les patients avec des lésions du COF ont proposé des punitions plus sévères que les sujets contrôles dans les quatre types de scénarios. Notamment,  ils ont été beaucoup plus sévères en cas de circonstances douteuses. Ce travail démontre que les patients qui présentent des lésions du COF sont plutôt rigides notamment pour les infractions des autres. Ceci peut aider à comprendre les difficultés que ces patients peuvent avoir dans leur vie relationnelle en raison de leur manque de tolérance.

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