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Imagerie

Publié le 08 mar 2009Lecture 4 min

Le CADASIL vu sous l’angle de l’imagerie morphologique et fonctionnelle

Dr Philippe Tellier
Le syndrome dit CADASIL (cerebral autosomal dominant arteriopathy with subcortical infarcts and leukoencephalopathy) est une microangiopathie héréditaire occasionnée par une mutation au sein du gène Notch3. Cette maladie cérébrovasculaire aboutit à des lésions de la substance blanche cérébrale, à des infarctus et finalement à une démence vasculaire de pronostic médiocre. Sur le plan clinique, elle se révèle le plus souvent par un déclin cognitif de gravité croissante qui n’a rien de spécifique. L’imagerie morphologique et/ou fonctionnelle permet d’évaluer la vraisemblance du diagnostic et de se prononcer sur le pronostic de cette microangiopathie exceptionnelle.
Une étude de cohorte prospective, de type cas-témoins et d’une durée de 7 ans (1) a inclus 25 porteurs asymptomatiques de la mutation du gène Notch3 et 13 témoins. L’objectif a été de rechercher des relations longitudinales entre certaines anomalies caractéristiques de l’IRM et le déclin cognitif. Dans tous les cas, un bilan neuropsychologique standardisé a été réalisé à l’état basal et au bout de 7 ans, de même qu’une IRM. Tout au long du suivi, chez les porteurs de la mutation précédente, a été observé un déclin cognitif global significatif (p<0,01). Ce déclin a également concerné certains domaines privilégiés de la cognition, tels le langage, la mémoire et les fonctions exécutives, comparativement aux témoins. Le déclin cognitif, tout particulièrement celui qui s’est traduit par un dysfonctionnement exécutif, a été associé à une plus grande fréquence d’infarctus lacunaires, de microlésions hémorragiques, mais aussi d’anomalies des ventricules cérébraux. Aucune liaison n’a en revanche été mise en évidence entre le déclin cognitif d’une part, les lésions de la substance blanche cérébrale et l’atrophie cérébrale d’autre part. L’imagerie morphologique incarnée ici par l’IRM a donc son mot à dire dans la prédiction des troubles cognitifs qui s’observent au cours du CADASIL et contribuent à sa gravité. Une autre étude (2), qui a reposé sur l’imagerie fonctionnelle représentée par la tomoscintigraphie d’émission monophotonique (TEMP), a inclus quatre malades atteints d’un CADASIL, diagnostiqué sur la base d’un faisceau d’arguments :  antécédents familiaux, examen neurologique, résultats de l’IRM et biopsie cutanée. L’analyse génétique a révélé les mutations caractéristiques au sein du gène Notch 3. L’étude a inclus trois autres patients atteints d’infarctus cérébraux multiples (n=2) ou encore d’une maladie de Binswanger (n=1). La TEMP a permis d’évaluer la perfusion cérébrale et la réactivité du débit sanguin cérébral (DSC) à l’aide de l’iodo-amphétamine (IMP) marquée par l’iode 123, injectée avant et après l’administration d’acétazolamide (Diamox). Au repos, le DSC au sein du cortex entier s’est avéré plus ou moins bas chez les sept patients. Ce paramètre, après l’injection d’acétazolamide, a varié en moyenne de + 63,9 % en cas de CADASIL, versus + 49,4 % en cas d’infarctus lacunaires multiples et -3,3 % en cas de maladie de Binswanger. La réactivité vasculaire à l’acétazolamide s’est avérée plus basse chez les patients atteints d’un CADASIL cliniquement plus grave. De ce fait, l’IMP-TEMP quantitative serait outil précieux pour apprécier la réactivité de la circulation cérébrale chez les patients atteints d’un CADASIL et surveiller ainsi de manière objective son aggravation.

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