Un robot pour la rééducation

En effet, une équipe américaine dirigée par le Dr Cramer a présenté, à San Diego, une nouvelle stratégie de rééducation fonctionnelle utilisant un système robotique favorisant la mise en jeu du cortex prémoteur. Quinze patients avec une hémiparésie datant de plus de 3 mois  (score de sévérité entre 20 et 60 points sur l'échelle Fugl-Meyer) ont été inclus dans cette étude comparant 2 procédures de rééducation. Afin d’apprécier l’impact de ces programmes de rééducation, les patients ont eu une mesure en IRM fonctionnelle de l’activité corticale lors de la réalisation de 2 tâches motrices. La tâche simple consistait à faire un cycle d’ouverture/fermeture forcée de la main – repos, et la tâche complexe consistait à faire cet exercice avec des indices sensoriels. Les patients ont été randomisés entre deux protocoles de rééducation (24 heures d’exercice réparties sur  2 semaines d’entraînement avec un système robotique fonctionnant en environnement virtuel). La thérapie classique était basée sur cycles d'exercices simples alternant préhension et relâchement, alors que dans la thérapie assistée par robot, les patients effectuent des exercices complexes, avec le bras inséré dans un mécanisme articulé, relié à un ordinateur. A noter que dans la tâche complexe, le cortex prémoteur est particulièrement impliqué. L'ordinateur achève le mouvement du patient uniquement lorsque celui ne peut finir de réaliser la tâche. Un des buts est de fournir au cerveau l’information sensorielle du mouvement effectué afin de favoriser l’apprentissage. Après ce programme de réentraînement, les patients ont eu une évaluation motrice montrant un gain de 2,1 points sur l'échelle Fugl-Meyer et de 1,2 point sur un test de tâches manuelles de la vie quotidienne par rapport au niveau antérieur. En revanche, les patients avec un haut score fonctionnel (score de Fugl-Meyer de 54 points en moyenne) ont clairement bénéficié du programme « prémoteur ». Ces résultats suggèrent que la thérapie assistée par robot peut améliorer la fonction pour les patients avec une hémiparésie modérée. Ce type d’approche reste encore exceptionnel et les conclusions encore préliminaires. Mais il s’agit d’une voie prometteuse car elle tient compte des connaissances sur le rôle des différentes structures cérébrales intervenant dans l’acte moteur.