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Neurologie générale

Publié le 08 jan 2007Lecture 2 min

Stéroïdes sexuels, ménopause et cerveau

Dr Odile Biechler
AFEM – Paris. La vitalité cognitive est indispensable au maintien de la qualité de vie, voire à la survie, lors du vieillissement. Les modifications des neurotransmetteurs, neuropeptides et neurostéroïdes, liées à l’arrêt de la production ovarienne d’hormones sexuelles à la ménopause entraînent des troubles neurologiques centraux spécifiques. Modifications thymiques, anxiété, dépression, insomnies, céphalées, atteintes des fonctions cognitives sont corrélés au déficit en stéroïdes sexuels. 
De nombreuses données expérimentales sont en faveur d’un effet neuroprotecteur des oestrogènes, avec baisse de la protéine bêta-amyloïde, stimulation des fonctions cholinergiques, sérotoninergiques et dopaminergiques, amélioration de la plasticité neuronale et de la croissance nerveuse, diminution du stress oxydatif et augmentation du transport cérébral de glucose. Il existe également des données cliniques montrant une réduction par le traitement hormonal substitutif de certaines pathologies comme la dépression et l’anxiété, qui sont liées à la ménopause et au vieillissement et peuvent affecter négativement les performances cognitives des femmes âgées. Le THS protègerait préférentiellement les femmes ménopausées bien portantes du déclin cognitif lié à l’âge. Mais tous les résultats ne sont pas concordants et plusieurs études cliniques prospectives viennent de rapporter un risque accru d’accident vasculaire cérébral, de déclin cognitif et de démence lié au traitement hormonal substitutif de la ménopause. La discordance avec les études animales peut s’expliquer par le fait que celles-ci ont étudié les effets de l’oestradiol et de la progestérone naturels, alors que les stéroïdes de synthèse sont fréquemment utilisés en THS. De plus les effets bénéfiques de ces hormones ont été constatés chez de jeunes rongeurs, et on ignore si le cerveau vieillissant reste sensible à leurs actions. Des taux cérébraux élevés de stéroïdes ont en effet été mesurés chez des femmes ménopausées, indiquant un possible maintien de la synthèse locale d’oestradiol et de progestérone. Il reste aussi à explorer les mécanismes d’action multiple des hormones sexuelles au niveau du système nerveux central : différentes isoformes des récepteurs nucléaires, récepteurs membranaires, actions indirectes par leurs métabolites. Autant de pistes pour le développement de traitements hormonaux plus efficaces.

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