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Sclérose en plaques

Publié le 06 nov 2008Lecture 7 min

SEP : toujours des nouvelles pistes de traitement

Dr Mihaela Vlaicu Bustuchina

Les neuroprotecteurs Certaines substances semblent douées d’un effet neuroprotecteur, parmi lesquelles l’ibudilast, l’E2007 et la minocycline. Par ailleurs, beaucoup des anti-inflammatoires actuellement en phase d’étude clinique, comme le FTY720 et l’acide fumarique, pourraient démontrer un effet neuroprotecteur. La minocycline Elle possède des propriétés anti-inflammatoires notamment en réduisant le passage des lymphocytes du sang vers le cerveau. Administrée chez 10 patients, elle a entraîné une diminution rapide des lésions actives en IRM.  Le mycophénolate mofétil Le mycophénolate mofétil (dérivé de l’azathioprine) est utilisé pour prévenir le rejet de l'allogreffe chez les patients transplantés. Plus récemment, il a été proposé pour le traitement de plusieurs maladies neurologiques, dont la SEP primaire ou secondaire progressive. Administré chez 45 patients pendant 3 ans, soit en monothérapie, soit pour maintenir le bénéfice d’un traitement préalable par mitoxantrone, il a diminué la fréquence des poussées et a semblé stabiliser le handicap. Il faut noter cependant la survenue d’infections (10 %) et de troubles gastro-intestinaux (15 %) au titre des effets secondaires. Le MMF pourrait néanmoins être une option dans le traitement de la SEP progressive. Des traitements expérimentaux… L’inoculation de cellules T (Tovaxin) Dans le cadre d’un essai contrôlé versus placebo, multicentrique durant un an, 140 patients présentant une forme rémittente de SEP et 10 patients avec un syndrome clinique isolé ont été traités avec cinq injections sous-cutanées mensuelles de leurs propres cellules T atténuées. Le traitement s’est avéré sûr, mais n’a pas produit de résultats significatifs sur le plan statistique quant au premier critère d’évaluation, soit le nombre cumulatif de lésions actives de SEP décelées par l’IRM (rehaussées par le gadolinium), dans le groupe traité, comparativement au groupe témoin placebo…   L’ATL1102 L’ATL1102 cible la CD49d, sous-unité d’une molécule d’adhésion exprimée par la cellule T, et qui permet aux cellules immunitaires de migrer vers le SNC. Lors d’une première tentative d’application dans le traitement de la SEP, l’ATL1102 s’est montré capable de réduire considérablement l’accumulation de nouvelles lésions cérébrales actives, sur une période de plus de huit semaines, dans le cadre d’une étude européenne de phase II dont les résultats ont été présentés par Volker Limmroth, MD, Ph. D. (Université de Cologne, Allemagne) Les transplantations de moelle osseuse Les chercheurs qui ont présenté les résultats d’un essai préliminaire, non contrôlé, sur des injections de cellules souches mésenchymateuses (prélevées sur la moelle osseuse du patient) réalisées sur un petit nombre de personnes atteintes de SEP ou de sclérose latérale amyotrophique croient que cette approche pourrait justifier la mise en œuvre d’études contrôlées. En ce qui concerne les transplantations de moelle osseuse, c’est à dire surtout les autogreffes de cellules souches, (les études cliniques réalisées jusqu’ici ont été menées avant tout sur des patients atteints de SEP secondaire progressive, mais parfois aussi sur des malades avec SEP récurrente- rémittente très active) elles restent controversées, et ne doivent être appliquées que dans les cas les plus lourds, avec la plus grande prudence. Les échange plasmatiques dans la neuromyélite optique Les échanges plasmatiques se sont montrés efficaces, après échec du traitement immunosuppresseur, chez cinq sur six patients présentant une neuromyélite optique récidivante. Les meilleurs résultats ont été obtenus chez les patients les plus jeunes. Burt RK et coll. : Autologous non-myeloablative hematopoietic stem cell transplantation for relapsingremitting multiple sclerosis. Apóstolos-Pereira SL et coll. :  Plasma exchange after immunosuppressive treatment failure in neuromyelitis optica.  …Et quelques espoirs Vitamine D3 Une étude de phase I / II qui s’était intéressée à la prévention osseuse par la vitamine D3 et calcium au cours de la SEP pose la question du bénéfice potentiel de l’administration de vitamine D3, douée de propriétés immunorégulatrices, sur la maladie neurologique. Des doses élevées de vitamine D3 (~ 10 000 UI/jour, peut-être plus) entraînent en effet une amélioration clinique tout en étant bien tolérées. Les données actuelles ne permettent pas cependant d’affirmer qu’une telle supplémentation peut modifier l’évolution de la SEP, une fois la maladie installée. Glucosamine La glucosamine, un dérivé naturel de glucose, composant essentiel des  protéoglycanes et glycoprotéines, est utilisé dans la prise en charge de l'arthrose. Une étude suggère que le sulfate de glucosamine réduit de manière significative le taux de rechute chez les patients atteints de sclérose en plaques. Statines Des études récentes attribuent également des propriétés neuroprotectrices aux statines. Un essai de phase II, randomisé versus placebo « MS - STAT » est actuellement en cours avec la  simvastatine à dose élevée (80 mg) dans les formes secondairement progressives de SEP. Il cherche à établir la capacité de la simvastatine à réduire le taux d'atrophie cérébrale en utilisant l'imagerie par résonance magnétique. Les résultats seront disponibles en 2011.  Une étude pilote randomisée, contrôlée, en double aveugle, versus placebo a étudié la sécurité, la tolérance et l'efficacité sur les lésions en IRM de l'administration quotidienne orale de pravastatine (40 mg/j).Les résultats ont montré une bonne tolérance et un effet sur les paramètres inflammatoires à l’IRM. Une association d’atorvastatine à 20 mg/jour et d’IFNB-1a s’est montrée efficace sur l'activité de la maladie (clinique et IRM) et bien tolérée sur une période de suivi de 18 mois. Les résultats à 24 mois vont probablement préciser les effets de cette association.  Quercétine La quercétine a d'importants effets immunomodulateurs et elle réduit les symptômes cliniques de l'encéphalomyélite auto-immune expérimentale. Probablement pourrait-elle avoir un impact positif sur la sclérose en plaques.  Resvératrol Il stimule l’activité de la SIRT1, molécule qui pourrait favoriser la préservation des fibres nerveuses. Ce produit, présent dans le vin rouge, a été administré à des souris atteintes d’une maladie semblable à la SEP, induite par un virus. Les souris infectées par une faible dose du virus affichaient un taux de décès moindre que celles qui recevaient du resvératrol et un poids plus important. On parle d’un possible effet neuroprotecteur de ce produit. Cannabis La reconnaissance récente au Canada et en Angleterre du Sativex (substance extraite du cannabis) pour le traitement des paresthésies douloureuses dans la SEP soulève à nouveau le problème de la mise à disposition de ce genre de produits pour les malades. Outre le Sativex, un autre dérivé est également disponible aux Etats-Unis, le Dronabinol, un produit synthétique contenant le tetrahydrocannabinol (THC). La fampridine à libération prolongée D’après les résultats d’un deuxième essai de phase III sur la fampridine à libération prolongée (4-aminopyridine, qui favorise temporairement la transmission des signaux nerveux, ce traitement symptomatique pourrait augmenter temporairement la vitesse de la marche et la force des jambes chez certaines personnes atteintes de l’une ou l’autre des formes de SEP. Le médicament a été bien toléré. Ces résultats et ceux d’expérimentations antérieures, serviront de base à une demande d’approbation de mise en marché de ce produit.

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