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Neurologie générale

Publié le 05 mai 2008Lecture 3 min

Penser à la rétine devant des hallucinations

Dr Christian Geny
Les hallucinations sont un symptôme qui a été longtemps confiné aux pathologies psychiatriques. Pourtant, depuis de nombreuses décennies, il est établi que les hallucinations visuelles (HV) peuvent survenir dans des affections neurologiques focales. La physiopathologie des HV fréquemment observées dans certaines maladies neurodégénératives est de mieux en mieux précisée. Celles-ci peuvent survenir chez le sujet parkinsonien en dehors de toute surcharge en L-DOPA et sont considérées comme un facteur prédictif d’évolution vers la démence. Par ailleurs la survenue précoce d’HV chez un patient présentant des troubles cognitifs fait souvent évoquer une démence à corps de Lewy (DCL). L’origine des HV dans ces pathologies dégénératives a été l’objet de plusieurs débats. Correspondent-elles à l’hypoperfusion occipitale retrouvée en SPECT ou à une localisation privilégiée des corps de Lewy au niveau amygdalien ? Une dernière hypothèse considère que ces HV, en raison de la similarité avec celles observées dans le syndrome de Charles Bonnet, pourraient être d’origine ophtalmologique. C’est sur cette dernière hypothèse que l’équipe Lilloise travaille depuis plusieurs années.
Ces auteurs précisent en préambule que les HV complexes et simples ont une physiopathologie différente. Les premières, rencontrées dans la DCL, sont corrélées à la densité des corps de Lewy au niveau temporal et à l’activité de la choline Acetyl Transferase alors que les HV simples pourraient être liées à une pathologie rétinienne. Pour argumenter cette hypothèse, ils ont comparé l’activité rétinienne explorée par rétinographie entre 16 patients DCL avec des HV, 13 patients parkinsoniens (PK) traités par L-DOPA avec des HV simples et complexes, 17 PK sans HV et 16 contrôles. Parallèlement a été réalisée une étude anatomopathologique de la rétine de 6 patients DCL et 2 patients PK avec HV. Il s’est avéré que les sujets DCL avec des HV simples avaient un fonctionnement plus perturbé  de la couche des cônes et de la rétine interne que les patients PK et contrôles. Cette différence entre les 2 groupes a été confirmée sur le plan neuropathologique avec démonstration d’anomalies du cytosquelette de la couche des cônes et la présence d’inclusions pâles dans la couche plexiforme externe et une répartition particulière des synucléines. Ce travail très original permet d’envisager une approche différente des HV  et d’enrichir le débat nosologique entre démence parkinsonienne et DCL.

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