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Thérapeutique

Publié le 19 sep 2010Lecture 3 min

Neuromodulation des racines sacrées : vers une prédiction possible du succès ?

Drs J-D. Zeitoun et V. de Parades
La stimulation (ou neuromodulation) des racines sacrées est un traitement peu invasif de l’incontinence anale, dont l’efficacité est de mieux en mieux démontrée, même si sa place dans l’algorithme de prise en charge n’est pas formellement établie. Il s’agit d’un traitement désormais remboursé par la Sécurité sociale dans la prise en charge de l’incontinence anale. Toutefois, 15 à 30 % des patients constatent un échappement au traitement pour des raisons encore méconnues. Anne-Marie Leroi et l’équipe de Rouen (1) ont cherché à identifier les facteurs prédictifs de succès de la technique chez 200 patients consécutifs implantés dans plusieurs centres.
En analyse univariée, la consistance molle/liquide des selles, l’existence d’une diarrhée contrôlée par le traitement médical, et une stimulation de faible intensité étaient de bon pronostic. En analyse multivariée, seules la consistance molle/liquide des selles et une stimulation de faible intensité étaient des facteurs prédictifs d’efficacité. Si le second facteur n’est pas étonnant car il corrobore l’impression des cliniciens qui suivent des patients implantés, le premier est plus surprenant et semble contre-intuitif. Il est peut-être à rapprocher d’un concept par ailleurs émergent : une action colique – et pas seulement ano-rectale – de la stimulation des racines sacrées. D’ailleurs, plusieurs essais ont récemment été publiés concluant à une efficacité de la neuromodulation dans la constipation sévère (Kamm et al. Gut 2010). Faucheron et coll. (2) ont rapporté leur expérience sur 123 patients ayant une incontinence anale neurogène (n = 104) ou idiopathique (n = 19). Quatre-vingt sept d’entre eux (71 %) avaient un résultat positif après un ou 2 tests, motivant l’implantation « définitive » du neurostimulateur. Vingt-et-un ont eu une ablation du dispositif durant le suivi (dont 2 pour destruction après IRM, si bien que Jean-Luc Faucheron nous a confié qu’il récusait maintenant les patients nécessitant une surveillance morphologique régulière par IRM), 4 ont eu un repositionnement, et 11 une révision du système. Au total, 41 % des patients ont dû être réopérés pour dysfonctionnement du stimulateur quelle qu’en soit la cause. Ce pourcentage impressionnant sur un large effectif rappelle la morbidité parfois importante de la neuromodulation des racines sacrées – même si elle est considérée comme très inférieure à celles de la réparation sphinctérienne ou de la graciloplastie dynamique – et soulignent la nécessité d’un suivi étroit par une équipe disponible et rompue aux aléas de la technique et à leur prise en charge.

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