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Migraines, Céphalées

Publié le 05 mai 2008Lecture 2 min

Myopathie à la colchicine

Dr Odile Biechler
Les myopathies iatrogènes regroupent différentes formes cliniques, dont les médicaments inducteurs sont nombreux. Certains sont bien connus (hypocholestérolémiants, corticoïdes, neuroleptiques), d'autres le sont moins d'autant qu'ils sont rarement en cause. Les auteurs rapportent leur expérience personnelle de 7 patients ayant présenté une myopathie à la colchicine.
Ces 5 hommes et ces 2 femmes, âgés de 58 à 69 ans, recevaient 0,5 ou 1 mg de colchicine par jour. Tous présentaient des facteurs de risque de myopathie : 6 étaient greffés et traités par ciclosporine ou azathioprine et le dernier était insuffisant rénal chronique et prenait une statine. La forme clinique était celle d'une faiblesse musculaire proximale progressive commune à tous les patients. Quatre d’entre eux présentaient aussi une diarrhée. L'examen physique retrouvait une faiblesse des ceintures et une hypo ou une aréflexie. L'électromyographie mettait en évidence un aspect de myopathie avec des potentiels d'unités motrices polyphasiques de petite amplitude et un recrutement précoce. Des salves myotoniques étaient présentes chez 2 patients. Les études de conduction nerveuse montraient une neuropathie sensitive axonale associée. L'examen anatomopathologique des biopsies musculaires de deltoïde révélait la présence de vacuoles bordées et d'une fibrose endomysiale, mais peu ou pas de fibres nécrotiques et d'infiltrats inflammatoires. En microscopie électronique les vacuoles étaient d'allure autophagique, contenant des agrégats de produits de dégradation cellulaire. L'arrêt de la colchicine a entraîné une amélioration clinique chez 6 patients, mais le dernier présentait une myopathie stéroïdienne intriquée. La colchicine peut donc induire une neuro-myopathie, particulièrement en cas de greffe d'organe, d'insuffisance rénale ou de traitement par la ciclosporine. Un aspect de myopathie avec des salves myotoniques à l'EMG est en faveur de cette étiologie, dont le diagnostic est posé sur les modifications histologiques caractéristiques. L'utilisation fréquente de la colchicine et la réversibilité potentielle de la myopathie qu'elle peut induire font de cette pathologie une entité à connaître et à évoquer, surtout chez les greffés.

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