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Migraines, Céphalées

Publié le 07 déc 2009Lecture 2 min

Migraine et vertiges : les liaisons dangereuses

Dr A. Londero
Les liens probablement complexes entre céphalées migraineuses et vertiges sont encore sujets à débat. Il est néanmoins généralement admis que certaines crises vertigineuses pourraient correspondre à des équivalents migraineux. Mais une étude clinique récemment publiée dans la revue Neurology vient éclairer d’un jour nouveau cette relation encore imparfaitement comprise. Les auteurs montrent en effet que l’induction d’un vertige lors d’un examen vestibulaire constitue un facteur déclenchant de crise migraineuse. Cette étude, de type cas-témoin, a porté sur 123 patients consultant en service de neurologie pour céphalées.
L’interrogatoire du patient et des questionnaires standardisés permettaient de rechercher des antécédents de type migraineux. Elle a comparé les 73 patients ayant bénéficié d’un test vestibulaire calorique ou rotatoire à 43 patients contrôle, n’ayant pas eu ce type d’examen. Le principal critère d’analyse était la survenue d’une crise migraineuse dans les 24 heures suivant le test vestibulaire. Les résultats sont sans appel. Quarante-neuf pour cent des patients ont eu une crise de migraine après test vestibulaire contre seulement cinq pour cent dans le groupe contrôle. De façon encore plus marquante, parmi les patients ayant eu une crise de migraine, près de la moitié ont vu cette crise débuter pendant la stimulation. L’analyse statistique en régression logistique binaire a confirmé le lien entre tests vestibulaires et migraine (p < 0,05). On retiendra également que les patients ayant des antécédents de vertiges au décours d’une crise de migraine étaient plus volontiers sujets à développer une céphalée après stimulation vestibulaire. Il semble donc bien que, contrairement à l’opinion communément admise, ce soit bien la crise vertigineuse, même instrumentalement induite, qui provoque la céphalée migraineuse. Une meilleure compréhension de la physiopathologie de ce phénomène pourrait avoir des implications théoriques importantes. Cependant deux implications cliniques pratiques découlent de cette étude. La première est que chez le patient vertigineux et céphalalgique le traitement du vertige, qu’elle qu’en soit l’origine (VPPB, Menière…), devrait permettre de limiter la fréquence des crises migraineuses. La seconde est que, selon les règles de bonne pratique, il convient de faire savoir avant de faire un test calorique ou rotatoire à un patient présentant des antécédents céphalalgiques que sa tête risque de tourner… mais aussi de faire mal !

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