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Congrès

Publié le 19 nov 2007Lecture 5 min

Les céphalées toxiques, iatrogènes ou de sevrage

L.Terrasse, Paris
Dans la seconde édition de la Classification internationale des céphalées de 2004, sont considérées comme secondaires toutes les céphalées qui surviennent en étroite relation chronologique avec des troubles (dont l’existence est démontrée) connus pour être capable de provoquer ce symptôme et qui s’amendent dans les trois mois après la correction de l’anomalie causale. Dans la longue liste des situations susceptibles de se compliquer de céphalées figurent ainsi l’exposition ou l’arrêt de l’exposition à une substance médicamenteuse ou non.
Céphalées provoquées par l’exposition ou l’utilisation aiguë d’une substance   Les donneurs de NO Tous les donneurs de NO (trinitrine, nitroglycérine, nitroprussiate de sodium, etc.) peuvent provoquer des céphalées, en particulier chez les sujets migraineux qui présentent une céphalée immédiate plus intense qu’en l’absence d’antécédents migraineux. C’est un effet secondaire bien connu des traitements par trinitrine.   Inhibiteurs de la phosphodiestérase (dipyridamole, inhibiteurs de la 5-phosphodiestérase) La céphalée y est monophasique, de type céphalée de tension. Chez les migraineux, ces molécules peuvent provoquer une crise de migraine.   Exposition au gaz carbonique Le caractère de la céphalée diffère selon le taux de CO2 : légère, sans signes digestifs à intense, avec des vomissements et des troubles visuels.   Consommation d’alcool Certains sujets souffrent de céphalées lors de l’ingestion d’alcool. La céphalée retardée, survenant dans les trois heures après la consommation d’alcool, est moins rare. Les composants en cause sont mal précisés. Une crise peut être déclenchée chez le migraineux.   Composés alimentaires ou additifs - Phényléthylamine, aspartam et thyramine ont été incriminés mais sans preuve définitive. - Le glutamate monosodique a été rendu responsable du syndrome « du restaurant chinois » entraînant des céphalées, pulsatiles ou non, chez le migraineux. Les autres symptômes sont une sensation de pression ou de brûlure thoracique, un flush facial, un inconfort abdominal, une sensation de malaise.   Cocaïne La céphalée est un effet secondaire fréquent qui survient en général dans l’heure qui suit la consommation de cocaïne sans autre symptôme associé.   Cannabis La céphalée apparaît dans l’heure qui suit la consommation de cannabis, associée à une sécheresse de la bouche, des paresthésies, une sensation de chaleur et une injection conjonctivale.   Histamine Son administration (intraveineuse, cutanée ou en inhalation) peut provoquer des céphalées immédiates (10 minutes) même chez le sujet sans antécédent de migraine. Des céphalées retardées (5 à 6 h) sont davantage observées chez le migraineux.   Calcitonine gene related peptide (CGRP) Cet effet secondaire a été rapporté dans une seule étude en double aveugle, mais n’en est pas moins reconnu. La céphalée peut être immédiate ou retardée (chez le migraineux).   Autres médicaments De nombreux autres médicaments peuvent induire des céphalées : atropine, digitaline, disulfirame, hydralazine, imipramine, nifédipine étant parmi les plus souvent impliqués. Céphalées par abus médicamenteux Qu’il s’agisse d’analgésique, de dérivés de l’ergotamine ou encore de triptans, leur consommation excessive peut être à l’origine de céphalées. C’est de loin la cause la plus fréquente de céphalées migraineuses survenant au moins 15 j/mois. Le diagnostic est établi sur cette notion de fréquence de céphalées et sur les antécédents d’une utilisation d’antimigraineux au moins 10 j/mois depuis 3 mois (triptans, dérivés de l’ergotamine) ou au moins 15 j/mois depuis 3 mois (analgésiques). D’autres types de traitements chroniques pour d’autres indications peuvent être à l’origine de céphalées : stéroïdes anabolisants, lithium, amiodarone, hormones thyroïdiennes, tétracycline, minocycline, estrogènes, etc. Céphalées à la suite de l’arrêt d’une substance   Arrêt de la caféine  Interruption d’une consommation de café de 200 mg/j depuis 2 semaines. La céphalée survient dans les 24 heures après l’arrêt de la consommation, cède en une heure après une nouvelle absorption de café, mais ne se résout qu’en 7 jours après l’arrêt total du café.   Arrêt des opiacés Les céphalées apparaissent en 24 heures après l’arrêt d’opiacés consommés quotidiennement depuis 3 mois. Les douleurs disparaissent en 7 jours.   Arrêt des estrogènes Les céphalées surviennent dans les 5 jours après l’arrêt d’estrogènes pris quotidiennement depuis 3 semaines. Elles se résolvent en 3 jours.   Arrêt d’autres substances Des céphalées peuvent survenir à l’arrêt d’une corticothérapie, d’un traitement par antidépresseurs tricycliques ou IRS, ou encore d’AINS. Cette liste reste indicative et non exhaustive. Sans doute bien d’autres substances ou médicaments peuvent-ils être impliqués dans la survenue de céphalées. Les principaux responsables incriminés ici méritent cependant d’être connus pour orienter l’interrogatoire.  

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