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Epilepsie

Publié le 18 fév 2009Lecture 5 min

Les antiépileptiques en développement…

Dr Stéphane Auvin

L’acétate d’eslicarbazépine L’acétate d’eslicarbazépine, qui partage avec la carbamazépine et l’oxcarbazépine le noyau dibenzazépine, agit sur les canaux sodiques. Les résultats de l’analyse poolée de trois essais cliniques de phase III ayant évalué cette molécule dans les épilepsies partielles ont été présentés au cours de ce congrès. A l’issue des 12 semaines d’essai, l’administration de 800 et 1200 mg d’acétate d’eslicarbazépine par jour avait abouti à diminuer significativement la fréquence des crises par rapport au placebo avec un taux d’effets indésirables comparable dans les 2 groupes. Les effets secondaires rapportés avec l’acétate d’eslicarbazépine étaient principalement des vertiges, une fatigue, des céphalées et des nausées. Trois posters ont présenté des résultats d’essais ouverts avec des durées de traitement plus prolongées. Il semble que l’efficacité du traitement se maintienne dans le temps et que les effets secondaires les plus fréquents soient ceux déjà signalés dans les essais de phase III. Enfin deux posters (essais de phase III) suggéraient une amélioration de la qualité de vie des patients sous traitement. Le brivaracétam Le brivaracétam est une molécule ayant une haute affinité pour la protéine SV2A, site d’action initialement décrit pour le lévétiracétam. Cette protéine SV2A jouerait un rôle dans le processus d’exocytose. Les données animales ont montré un spectre d’action assez large. Les premières études de phase III sont en cours. Le brivaracétam semble avoir une tolérance et une pharmacocinétique comparables chez les adultes et les personnes âgées. De plus, une forme injectable est disponible et bien tolérée avec une quasi-équivalence de dose entre une prise per os et l’injection intraveineuse.  Le carisbamate Le carisbamate est un antiépileptique en cours de développement qui agit probablement au niveau des canaux sodiques. Des essais de phase III sont en cours chez des adultes ayant une épilepsie partielle. Une étude a d’ores et déjà montré que le carisbamate à 400 mg/j est efficace contre le placebo dans les épilepsies partielles pharmacorésistantes de l’adulte, la posologie minimale étant de 200 mg/j. Le profil de tolérance semble bon avec un taux d’arrêt de traitement relativement faible. Le lacosamide Les canaux sodiques jouent un rôle important dans la genèse des potentiels d’action. Or les antiépileptiques dont nous disposons actuellement bloquent les canaux sodiques. Cependant, le lacosamide a un mécanisme d’action innovant : il augmente le temps de la phase d’inactivation des canaux sodiques. Trois essais de phase 3 ayant testé le lacosamide comme traitement adjuvant chez des patients atteints d’épilepsie partielle pharmacorésistante ont permis de confirmer l’efficacité de ce traitement versus placebo. Les effets secondaires les plus fréquemment rapportés sont des vertiges et une diplopie (effets dose-dépendant au-delà de 600 mg/j), mais aussi des céphalées et des nausées. Sur le plan biologique, NFS et bilan hépatique n’ont pas été modifiés par le traitement. En revanche, une tendance à l’augmentation de l’espace PR a été notée sur les ECG des patients recevant les plus fortes doses sans événement clinique associé. La rétigabine La rétigabine agit sur les canaux potassique voltage dépendant. Un essai de phase II et deux essais de phase III ont confirmé l’efficacité de ce traitement contre placebo dans les épilepsies partielles de l’adulte. La rétigabine est efficace à 600 mg/j et 900 mg/j. L’effet anti-épileptique est observé dès la période d’introduction du traitement permettant de suggérer une efficacité précoce. Le taux d’arrêt de traitement à 8 semaines était de 8 % dans le groupe placebo alors qu’il était de 14 % et de 26 % dans les groupes 600 et 900 mg/j. Les effets secondaires les plus fréquents étaient des vertiges, une fatigue et/ou une somnolence. La dose de 1200 mg/j semble donner des résultats équivalents tant en terme d’efficacité que de tolérance. Enfin, une étude de pharmacocinétique a montré l’absence d’interaction significative entre la rétigabine et la contraception orale. La ganaloxone La ganaloxone est un neuro-stéroïde pouvant interagir de façon allostérique avec le récepteur GABA-A au niveau d’un autre site que celui des benzodiazépines ou des barbituriques. Presque un millier de patients ont bénéficié de la ganaloxone à ce jour et aucun effet secondaire majeur n’a été rapporté. L’effet secondaire le plus fréquent semble être la somnolence. Une session reprenait les données de tolérance de deux essais dont on devrait connaître prochainement les résultats : un essai randomisé contre placebo dans les épilepsies partielles pharmacorésistantes (n=174 randomisés) et un autre dans les épilepsies avec spasmes infantiles avec randomisation contre placebo en cross-over (n=56 randomisés). Dans ces deux études, le profil de tolérance semble bon… Qu’en sera-t-il pour l’efficacité ? Rappelons que pour le moment, le seul essai en ouvert ayant inclus 15 patients avec des épilepsies pharmacorésistantes a retrouvé une efficacité chez 25 % des patients et une réponse modérée chez 13 %.

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