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Neurologie générale

Publié le 14 mai 2007Lecture 3 min

Le syndrome de la Guerre du Golfe ressuscité ?

Dr Christian Geny
Le syndrome de la guerre du golfe est un serpent de mer qui revient régulièrement dans l’actualité. Il correspond à un ensemble de symptômes subjectifs invalidants proche des manifestations de la fibromyalgie rapporté par les vétérans, surtout des guerres modernes. Le préjudice est parfois considéré comme majeur par les soldats qui espèrent une indemnisation. Une myriade d’études a essayé de vérifier son existence depuis 15 ans. Il n’a pas été retrouvé d’excès de mortalité ou d’hospitalisation, d’anomalies électromyographiques et de perturbation de la fonction respiratoire chez les soldats qui ont servi pendant la guerre du golfe. En revanche, il existe plus de troubles psychiatriques et de syndromes de fatigue chronique. Parallèlement à la « quête d’identité » de ce syndrome, de nombreuses hypothèses étiologiques ont fleuri : utilisation d’obus à uranium appauvri, campagne massive de vaccination, neurotoxiques utilisés en prévention d’une attaque chimique, agents infectieux (mycoplasme)…
Un travail effectué par une équipe de Boston a tenté de corréler ces symptômes à des modifications structurales cérébrales. 18 soldats vétérans de la première guerre du golfe ont été séparés en deux groupes selon l’intensité des symptômes rapportés par les patients évaluée avec un questionnaire adapté. Tous les participants ont bénéficié d’un bilan des fonctions cognitives et d’une mesure du volume cérébral appréciée en IRM. Les volumes des différentes aires cérébrales d’intérêt ont été calculés (logiciel freesurfer et séquence IRM, MPRAGE). Les auteurs de ce travail ont ensuite comparé les résultats des 2 populations. Il s’avère que le groupe symptomatique présente une diminution statistiquement significative du cortex et notamment de la partie rostrale du gyrus cingulaire. Puis les anomalies ont été corrélées aux performances effectuées au California Verbal Learning Test. L’interprétation de ces résultats peut être critiquée et on aurait préféré une comparaison des patients symptomatiques à une population indemne. On ne sait pas si ce travail  permettra de ressusciter le syndrome de la Guerre du Golfe mais il montre l’intérêt des méthodes de mesure du volume cérébral dans un autre contexte que celui des maladies neurodégénératives. Cette technique peut être intéressante tant l’approche clinique actuelle peine à préciser les effets subtils d’une exposition chronique à des substances potentiellement neurotoxiques présentes dans notre environnement.

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