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Alzheimer et Démences

Publié le 03 nov 2009Lecture 3 min

La maladie d’Alzheimer pas à pas : quatre ans de suivi de l’étude REAL

Dr Julie Perrot
Une étude multicentrique, prospective, l’étude REAL, a été mise en œuvre en France afin de mieux connaître l’histoire naturelle de la maladie d’Alzheimer et ses complications. Les résultats préliminaires de l’analyse à 4 ans des données évolutives des 686 patients ont été présentés à l’occasion du congrès de psycho-gériatrie de langue française.
Des batteries de tests d’évaluation à répétition A l’entrée dans l’étude, les patients avaient une maladie d’Alzheimer légère à modérée, vivaient à domicile et bénéficiaient d’une prise en charge par un aidant. La moyenne d’âge des patients était de 77,86 ± 6,82 ans et 71 % d’entre eux étaient des femmes (n=488). Les scores moyens obtenus au MMSE (Mini Mental State Examination) étaient de 20,1 ± 4,23, ceux à l’échelle ADL (Activities of Daily Living) de 5,43 ± 0,90 et ceux au NPI (Neuropsychiatric Inventory) de 15,31 ± 15,29. Un patient sur 5 (20,5 %) avaient des symptômes dépressifs significatifs (NPI > 4).  Les données d’intérêt de quatre années de suivi, à raison d’une évaluation tous les six mois, ont été examinées. L’analyse a notamment porté sur : les fonctions cognitives, évaluées par MMSE (Mini Mental State Examination), ADAS-Cog (Alzheimer Disease Assessment Scale-Cognitive) ; la dépendance, déterminée sur l’échelle ADL (Activities of Daily Living) et IADL (Instrumental ADL) ; les troubles du comportement, estimés sur le score NPI (Neuropsychiatric Inventory) ; les altérations  de l'état nutritionnel, évaluées par le score MNA (Mini Nutritional Assessment) ; la sévérité du fardeau pour les aidants, estimée sur l’échelle de Zarit. Parmi les 686 patients initialement inclus, 207 (30,17 %) ont mené l’évaluation à terme. L’analyse d’une détérioration L’évaluation de l’adhésion aux traitements laisse apparaître que près de 80 % des patients ont poursuivi le traitement anticholinestérasique qu’ils prenaient lors de leur entrée dans l’étude. L’incidence annuelle du placement en institution était de 13,38 %, celle des décès de 7,35 %. L’analyse, qui a pris en compte les événements intercurrents et les changements de lieux de vie, met en évidence une perte moyenne de 7,03 ± 5,64 points au MMSE (p < 0,0001). Évaluée selon le temps, cette perte était de 1,96 ± 3,75 points la première année, puis de 2 à 2,5 points les années suivantes. La dépendance est allée en empirant, avec une baisse des scores ADL et IADL respectivement de 1,87 ± 1,66 (p<0,0001) et 2,80 ± 1,90 points (p<0,0001). Une aggravation des troubles du comportement est mise en évidence, avec une variation des scores NPI de 6,68 ± 18,42 points (p ≤ 0,0001), ainsi qu’un accroissement de la charge des aidants (variation de 6,09 ± 15,16 points à l’échelle de Zarit ; p<0,0001). À l’évaluation nutritionnelle, une stabilité du poids des patients est observée (variation  de poids de 0,84 +/- 6,88 kg ; p=0,0539). Cette étude montre, sur quatre années de suivi prospectif, des altérations qui pèsent sur l’évolution de la maladie d’Alzheimer, notamment une majoration significative de la dépendance des patients, une aggravation significative des troubles du comportement, et cette détérioration est associée à un alourdissement significatif du fardeau des aidants. Les auteurs voient dans ces résultats autant de cibles potentielles d’adaptation et d’amélioration des modalités de soins et de prise en charge.

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