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Neurologie générale

Publié le 15 juin 2011Lecture 2 min

L’aura migraineuse mieux comprise

Dr Emmanuel Cuzin
Une aura migraineuse qui précède la céphalée est présente chez 15 à 20 % des patients migraineux. Cette aura est surtout visuelle dans plus de 90 % des cas avec typiquement la présence d’un scotome scintillant dans le champ visuel, bordé par une frange de phosphènes brillants prenant la forme d’une ligne hachurée évoquant les fortifications de Vauban. La taille du scotome s’agrandit progressivement en 10 à 30 minutes, se déplaçant du centre vers la périphérie, finissant par recouvrir la totalité d’un hémichamp visuel périphérique. Depuis peu, il a été démontré que le scotome migraineux est lié au passage sur le cortex visuel d’une onde d’excitation dépression neuronale. Le phénomène peut être reproduit chez l’animal.
Dénommée « dépression corticale envahissante » (DCE), elle se caractérise à son début par une activation neuronale intense avec libération massive d’ion K+ et de glutamate dans le milieu extracellulaire, couplée à une entrée de Na+, de Ca+ et d’eau dans les neurones et les astrocytes. Les neurone sont alors inactifs et inactivables. La dépression corticale se déplace sur le cortex à la vitesse de 2 à 6 mm/minute, déplacement qui explique le nom de marche migraineuse donné  au phénomène. La DCE entraîne une libération de substances pro-inflammatoires. Celles-ci activent les terminaisons nerveuses du système trigéminovasculaire. Le déclenchement en retour d’un réflexe parasympathique aboutit à une vasodilatation des vaisseaux méningés. L’ensemble des ces effets biologiques est responsable de la céphalée. Il est également démontré que plusieurs des principales molécules antimigraineuses réduisent la survenue et la vitesse de propagation de la DCE. Cependant, pour les migraines sans aura ce modèle ne s’applique pas. Pour l’auteur, si l’on admet qu’il existe des vagues de DCE ne déclenchant pas d’aura, notamment parce qu’elles sont localisées dans le lobe temporal droit ou le cervelet (zones silencieuses), le modèle expliquerait aussi les migraines sans aura qui sont les plus fréquentes (80 % des cas). La vasoconstriction initiale mise en évidence au PET scan s’explique par l’activation de noyaux vasoconstricteurs du tronc cérébral sous l’influence de la DCE. La migraine étant familiale, on explique sa survenue par une hypersensibilité neuronale à la DCE génétiquement déterminée.

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