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Congrès

Publié le 10 mai 2006Lecture 3 min

JNLF. La schizophrénie est due à un trouble de la maturation du système nerveux central

Dr Christian Geny
JNLF - Toulouse. Depuis la découverte de la chlorpromazine, premier antipsychotique, les conceptions sur la schizophrénie ont beaucoup évolué. Au cours de la réunion conjointe INSERM/Société Française de neurologie, le Professeur Krebs (St Anne, Paris) nous a exposé les hypothèses physiopathogéniques actuelle. En préambule, elle a souligné que les enjeux thérapeutiques ont bien changé puisque désormais 20 % des patients ont une évolution favorable. L'objectif n'est plus seulement d'agir sur les symptômes psychotiques positifs mais de permettre une amélioration fonctionnelle. Les données épidémiologiques montrent que cette affection est très fréquente (1% de la population) et qu'il existe une héritabilité importante de l'état de vulnérabilité schizophrénique estimé à 80 % avec 10 % d'apparentés au 1er degré atteints. Les études épidémiologiques montrent aussi que le risque est augmenté en présence d'anomalies obstétricales suggérant l'implication d'un trouble de la maturation foetale. Ainsi, le phénotype « vulnérabilité » serait secondaire à un trouble de la maturation cérébrale sous l'influence de facteurs génétiques.
Des facteurs précipitants comme l'usage du cannabis ou le stress pourraient favoriser l'émergence des symptômes schizophréniques. Les symptômes positifs ont longtemps été considérés comme l'élément cardinal de la schizophrénie. Actuellement, on porte plus d'intérêt aux symptômes « négatifs » comme le retrait, la perte d'initiative et l'émoussement affectif. Mais c'est surtout la description des troubles cognitifs (mémoire, attention, langage..) qui a profondément modifié le regard sur cette pathologie. L'imagerie structurale et fonctionnelle ont identifié des anomalies cérébrales reproductibles. Il existe un élargissement ventriculaire et une atrophie touchant préférentiellement le niveau temporal. Il existe aussi des anomalies de la gyration. Ainsi des anomalies du sulcus paracingulaire ont été associées aux troubles psychotiques. Les études de suivi des rare cas de schizophrénie infantile ont montré au cours de l'évolution une diminution du volume de substance grise de plusieurs aires corticales. L'atteinte de certaines populations d'interneurones corticaux a pu être identifié dans des études neuropathologiques. De nombreux gènes candidats (BDNF, dysbindin, reelin, etc ) ont fait l'objet d'études génétiques. Ces progrès importants ont permis de développer des modèles animaux utiles pour la compréhension des processus qui pourraient impliquer des phénomènes de méthylation ou une anomalie de la myélinisation. En conclusion, l'hypothèse actuelle considère que la schizophrénie serait la conséquence d'une perturbation de la maturation cérébrale post natale. Cette révolution conceptuelle va certainement profondément influencer la recherche sur cette maladie et le regard que la société porte sur ces patients.

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