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Neurologie générale

Publié le 07 nov 2007Lecture 3 min

Hypersomnie : fini les données à dormir debout !

Dr Giovanni Alzato
L’hypersomnie consiste en une durée excessive du sommeil, encore qu’il n’existe pas de consensus véritable sur une définition précise. A partir de quel seuil considérer que le sujet dort trop longtemps ? Faut il faire intervenir d’autres critères que la quantité de sommeil : la qualité, la fragmentation ou d’autres caractéristiques telle la notion subjective de dormir plus qu’il ne faut par exemple ? De ce fait, les données épidémiologiques sur le sujet sont à la fois peu nombreuses et assez discordantes, car plusieurs définitions sont à l’évidence possibles.
Une étude, réalisée aux Etats-Unis, permet d’en savoir un peu plus. Il s’agit en fait d’une enquête téléphonique au cours de laquelle ont été interviewés 8 937 représentants de la population générale et vivant hors de toute institution. Le questionnaire destiné à apprécier l’hypersomnie comptait des questions variées qui ont permis de préciser les points suivants : durée du sommeil, habitudes et troubles concernant ce dernier, mais aussi et surtout, troubles mentaux ou psychopathologiques associés. L’objectif était, certes d’évaluer la prévalence de l’hypersomnie, mais aussi d’en préciser les déterminants psychiatriques ou tout au moins psychologiques. La sensation de dormir trop a été rapportée par 3,5 % des participants. Dans moins de 30 % des cas, la durée du sommeil était > ou = 9 heures. Sur le plan des déterminants, certaines pathologies mentales ont été significativement associées à cette hypersomnie et le risque relatif correspondant, en fait l’odds ratio (OR), a été calculé cas par cas. Il s’agit notamment des troubles bipolaires (OR=2,2), du syndrome d’anxiété généralisée (OR=2,4), des troubles obsessionnels compulsifs (OR=1,6), des troubles paniques (OR=1,5), mais aussi du syndrome de stress post-traumatique (OR=2,1). La plupart de ces troubles psychiatriques ont au moins en commun l’angoisse multiforme qui s’éteint par le sommeil. Dans 11,1 % des cas, l’hypersomnie a un prix qui se paie le matin, c’est la sensation d’être « groggy » ou très endormi au réveil. Dans 19,5 % des cas,  les troubles subjectifs sont moins sévères le matin, avec seulement une sensation modérée d’avoir trop dormi. Les différents moyens utilisés pour apprécier la somnolence matinale se sont avérés faiblement corrélés entre eux (r entre 0,22 et 0,35). Une définition stricte de l’hypersomnie est à l’évidence nécessaire pour aboutir à une approche épidémiologique plus précise et plus exhaustive, mais aussi pour rendre les études comparables entre elles et mieux identifier les facteurs de risque associés.

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