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Pathologie musculaire

Publié le 20 aoû 2012Lecture 3 min

Vitesse de marche et substance blanche

Dr Charles Gouraud
Beaucoup d'études se sont intéressées au déclin cognitif chez les patients âgés mais celles sur le déclin des performances motrices sont plus rares. Pourtant, la diminution des activités de la marche est un témoin direct ou une cause importante de diminution des activités non routinières et de qualité de la vie. La vitesse de la marche est facile à quantifier et est utilisée depuis plusieurs années pour apprécier cet état moteur. Chez les sujets âgés, les facteurs limitant la marche sont nombreux. Plusieurs travaux suggèrent que la diminution de la vitesse de la marche peut être expliquée par une atteinte cérébrale sous corticale. Les lésions de la substance blanche sont fréquemment retrouvées chez les sujets âgés et elles ont été considérées pendant longtemps comme non spécifiques et sans conséquence clinique.
Cependant, plusieurs travaux récents suggèrent une relation entre la vitesse de marche et la présence de ces lésions. Le plus souvent cette hypothèse est argumentée par des études transversales mais les études longitudinales sont plus rares. A noter qu’une étude de cohorte américaine a évalué de manière précise la valeur prédictive des anomalies de la substance blanche sur l'évolution de la vitesse de marche. Les corrélations anatomo-cliniques restent toutefois limitées et on ne sait pas si cette diminution de la vitesse de marche est corrélée à des lésions particulières de la substance blanche sous corticale. L'étude présentée par une équipe américaine à la Nouvelle-Orléans n'a pas mis en évidence de zones stratégiques de la substance blanche pour expliquer la diminution de la vitesse de la marche. Les patients enrôlés dans cette cohorte WHICAP (Washington Heights Inwood Columbia Aging Project) ont bénéficié d’une évaluation médicale complète, de tests neuropsychologiques et d’une évaluation de la vitesse de la marche au cours d’un test de 4 m de marche. Une évaluation I.R.M. a été pratiquée en 2004 au moment de la deuxième évaluation de la marche effectuée en moyenne 4,7 années (déviation standard = 0,5) après la première évaluation. L'analyse statistique a été ajustée en fonction des facteurs sociaux démographiques, des antécédents d’accident vasculaire cérébral, d’hypertension artérielle, de diabète, de l’indice de masse corporelle, des troubles cognitifs débutants ou d’une démence, de l'intervalle entre les deux analyses, et de la vitesse initiale de marche.  Au total, 758 patients inclus dans cette cohorte ont eu un examen I.R.M. et de l'évaluation de marche. L'âge moyen au moment de la réalisation de L’IRM était de 80,3 ans (déviation standard =5,6) et 14,4 % d'entre eux avaient une atteinte de la substance blanche significative. Les patients avec une atteinte de la substance blanche importante avaient un risque multiplié par trois de voir leur vitesse de marche devenir pathologique à la seconde visite. Cette augmentation de risque ne dépendait pas de la localisation des lésions. Il semble donc que ce soit plus la charge lésionnelle globale et non  l’atteinte de certaines zones stratégiques qui explique la diminution de la vitesse de marche.  Le volume global de la leucoaraïose représente donc un biomarqueur du déclin de la vitesse de marche su sujet âgé.

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