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Neurologie générale

Publié le 28 avr 2011Lecture 5 min

Comment repérer les troubles du langage dans les maladies neurodégénératives ?

C. BÉNOLIEL, Fondation de Rothschild, Paris

Le langage peut être défini comme un ensemble de processus utilisant un code ou un système conventionnel. Ce système élaboré permet de représenter des concepts et de les communiquer en utilisant et se servant d’un certain nombre de symboles. Quand le langage est mis à mal, comment diagnostiquer les troubles et aider alors les patients ?  Le langage est une fonction organisée en un réseau complexe situé dans l’hémisphère gauche (1).

 
La démarche globale   Trois étapes • Repérer le trouble du langage. • Utiliser des outils simples permettant d’interroger le sujet et d’écouter ses productions. • Avoir recours aux examens spécialisés (bilans orthophonique et neuropsychologique).   Les pré-requis L’examen de l’aphasie nécessite la prise en considération de la langue maternelle, du niveau socio-éducatif, de la latéralité manuelle, ainsi que l’examen systématique du langage spontané/provoqué/élaboré, du langage oral/écrit dans le domaine de l’expression et de la compréhension du patient. Évaluation de 1re ligne Le langage spontané Interroger le sujet, écouter ses productions permet de repérer si le discours est aisé (fluent) ou s’il demande des efforts avec des hésitations, des pauses (non fluent). L’existence de manque du mot, de paraphasie, l’étude de la syntaxe, l’évaluation de la compréhension peuvent être mis en évidence par l’échange.   Les examens ● MMSE Cette épreuve explore peu le langage directement (8 pts/30). Toutefois, ses consignes sollicitent largement l'emploi du langage (29 pts/30). Le MMSE peut donc orienter le diagnostic dans les atteintes peu sévères. ● Batterie rapide de dénomination (BARD) (3,4) Outil intéressant, rapide dans sa réalisation qui repose sur la dénomination de 10 images en noir et blanc. Un score inférieur à 10 est considéré comme un signe d’alerte avec une bonne spécificité (89,2 %) et sensibilité (72,2 %). Mais un score normal n’élimine pas une aphasie et ne peut cibler la pathologie sous-jacente. ● Fluence : set test d’Isaacs (5) Cette épreuve consiste à nommer, par périodes de 15 secondes, des mots de catégories sémantiques différentes (animaux, couleurs, fruits, villes). Noté sur 40, le score obtenu peut conduire à une évaluation plus élaborée du langage. ● Compréhension orale Évaluée dans l’échange conversationnel, l’exécution de consignes simples (« Montrezmoi votre nez », l’exécution d’ordres complexes (épreuve des 3 papiers). ● Répétition, dictée de mots La répétition peut aussi être un domaine intéressant à tester (mots, phrases de plus en plus longues). On peut également aborder le langage écrit par la dictée de mots réguliers (« lavabo, amical… »), irréguliers (« femme, oignon… »). Si au terme de cette évaluation de 1re ligne, un trouble du langage est repéré, on peut proposer une évaluation orthophonique plus spécialisée, qui repose sur l’utilisation de batteries d’explorations standardisées et normalisées en langue française.   Évaluation orthophonique Le choix des outils va reposer sur l’intensité du trouble du langage. On utilisera des extraits de batteries initialement élaborées pour l’exploration des aphasies vasculaires. L’expression orale Le discours spontané est évalué lors de la description d’une scène imagée (scènes du « vol des cookies » (6), de l’attaque de banque « hold up » (7)) dans le langage automatique (jours de la semaine), la répétition (mots, phrases de longueur et complexité croissantes), la dénomination d’images (8), la définition de mots et la production syntaxique.  La compréhension orale Elle utilise l’échange au cours d’une conversation, l’exécution de consignes « Avec la main gauche, touchez l’épaule droite puis le nez », mais aussi la désignation d’images, d’objets, d’actions  Le langage écrit Son étude passe par celle de l’expression écrite (écriture spontanée, copie, dictée de mots réguliers/irréguliers/logatomes), de la lecture (lecture à voix haute) et de la compréhension écrite (appariement mot/phrase et images, questions sur un texte).  Les connaissances sémantiques Elles sont évaluées par des batteries qui permettent d’aborder la perception visuelle et les appariements sémantiques (9).   Évaluation neuropsychologique (ENP) L’ENP mobilise les capacités langagières dans la compréhension des consignes, le raisonnement et les réponses. Le langage est donc une composante importante lors de la passation et l’interprétation de l’ENP, soulignant même que les épreuves non verbales peuvent être « parasitées » par la composante linguistique. Les troubles du langage dans les maladies neurodégénératives sont importants. Ils interfèrent sur l’interprétation des autres fonctions instrumentales. Leur prise en charge relève d’une rééducation spécialisée dont les principes sont différents selon l’origine vasculaire ou dégénérative.   D’après la communication de Caroline HOMMET (CHU Bretonneau, Tours) aux douzième rencontres de gérontologie pratique.

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